¡Libérez Elena Varela!

Elena se trouve aujourd’hui en assignation nocturne à résidence, la date de préparation de son procès où elle risque 15 ans de prison a été repoussée au 5 juin 2009, à Rancagua, plus d’infos bientôt sur ce site ou en espagnol : http://www.libertadaelenavarela.blogspot.com/

Un dossier de presse, en français et à jour, est disponible ici.

Le procès d’Elena Varela : démocratie chilienne et liberté d’expression.

Elena Varela affrontera le 29 avril, à Rancagua, de graves accusations à l’occasion d’un montage médiatique qui la désigne comme membre d’une organisation armée et qui l’implique dans un homicide et une attaque à main armée pour lesquels le Ministère Public  espère la condamner à 15 ans. L’unique attentat réel présent à ce procès c’est celui contre la liberté d’expression de cette documentariste chilienne qui plaide pour la cause mapuche, ce qui est intolérable pour le système.

Le montage est l’œuvre de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) qui dépend du Ministère de l’Intérieur, assisté par des officiers de la police civile chilienne, avec l’accusation représentée par le procureur de Rancagua, Servando Pérez. Ils se sont emparés des épisodes de la vie sentimentale et artistique d’Elena Varela pour les transformer en une affaire policière.

L’accusation manque de preuves réelles, mais se nourrit de la relation amoureuse que la cinéaste a noué en 2004 avec un supposé journaliste Leonardo Civitarese. Le Ministère Public le recherche en tant que dirigeant de l’EGP, Ejército Guerrillero del Pueblo (Armée Guerrière du Peuple), une faction issue du Movimiento de Izquierda Revolucionaria (Mouvement de Gauche Révolutionnaire), canal historique, et l’identifie comme Juan Moreno Venegas. Pour Elena, il était une source d’information importante sur le conflit mapuche, étant donné ses prétendues qualités professionnelles. La réalisatrice manquait complètement de contact avec les communautés mapuches, elle venait récemment de déménager de Santiago pour le sud du pays, après avoir vécu en Allemagne. Le statut de source d’information de Moreno et d’autres personnes interviewées par la documentariste est important, puisque les créateurs audiovisuels chiliens ont soutenu que la séquestration du matériel filmé par Elena Varela est une menace pour tous les documentaristes. Depuis cette atteinte à la confidentialité des informations, un projet de loi est aujourd’hui en discussion afin que le secret des sources s’étende aux documentaristes et aux travailleurs audiovisuels.

L’équipe juridique qui défend la cinéaste, avec à sa tête l’ex-juge Juan Guzmán, soutient qu’il n’y aucune preuve consistante qui puisse avaliser les charges contre elle. Ce montage, qui est une utilisation politique de la vie privée d’Elena Varela, a été réalisé avec deux auteurs secrets, deux personnes proches du groupe qui a mené les attaques, qui ont collaboré à l’enquête grâce à la loi de délation compensée, également appelée « repentance efficace ». Il s’agit de personnages de pacotille : une femme, recrutée par la police en 2004 à la mort de son mari survenue dans une attaque réalisée par ce groupe, et un employé de Forestal Mininco, l’une des entreprises responsables de la spoliation de terres de communautés mapuches citée dans le documentaire d’Elena Varela Newen Mapu. Ces deux personnes se disent liées à Juan Moreno et accusent Elena Varela de soutenir la faction. La femme, témoin protégé, est aujourd’hui libre. La loi de délation compensée est un mécanisme pervers, approuvé au début des années 90 et utilisé pour liquider les organisations d’opposition qui n’avaient pas abandonné leurs méthodes de lutte utilisées durant la dictature. Avec cette loi, la police a « acheté » des prisonniers politiques, leurs familles ou infiltré des groupes. Selon la loi, pour inciter un prisonnier à tomber dans la dégradation et la trahison, on lui propose de le récompenser avec des remises de peine et des motivations économiques, ce qui constitue une procédure légale, mais d’un caractère immoral et dénué d’éthique. Pour condamner des militants sociaux mapuches on utilise le même système en recourant à des témoins anonymes achetés avec de l’argent comptant.

L’équipe juridique menée par l’ex-juge Guzmán est en condition de démonter le feuilleton du procureur Servando Pérez et de ses auteurs. Cependant, ils sont conscients du danger encouru par Elena, pour laquelle le procureur réclame 15 ans de prison. De fortes pressions politiques et  entrepreneuriales sont exercées de la part de ceux qui veulent isoler ces luttes, en soumettant au silence ceux qui dénoncent la répression. Les pressions viennent des mêmes qui, à travers les médias, ont qualifié la cinéaste de terroriste et acclamé l’emprisonnement d’une créatrice sensible et solidaire qui chercher à guérir l’âme blessée et amnésique du Chili à travers le sauvetage de la mémoire des luttes populaires, de la musique et la mise en registre des douleurs du présent. 

Le montage du Ministère Public n’est pas étranger au travail des procureurs spéciaux anti-peuple Mapuche, qui n’arrivent pas à faire triompher leurs efforts pour faire avorter cette lutte. C’est pour cela qu’avec son accusation, le procureur Servando Pérez coopère avec ceux qui cherchent à menacer les hommes et les femmes à l’esprit libre qui se solidarisent et dénoncent les violations des Droits de l’Homme. Car ici, il ne s’agit pas d’une dénonciation d’un fait isolé, mais d’une politique de criminalisation menée par l’appareil policier avant et durant le gouvernement de la Présidente Bachelet, dans des circonstances où paradoxalement le Chili préside la Commission des Droits de l’Homme aux Nations Unies.

La séquestration des films et du matériel d’Elena – une documentariste dont la compétence est reconnue par les institutions culturelles de l’Etat et par ses pairs, et dont la production audiovisuelle a été financée par des fonds publics et par conséquent appartient à tous les Chiliens –  fait partie de la pratique de criminalisation de ces luttes. Les documentaires « Newen Mapu Che » et « Sueños del Comandante » sont aujourd’hui toujours séquestrés, détenus et disparus culturellement parlant. Elena n’a pas pu terminer les documentaires qui concernant les luttes du présent et la mémoire des combats du passé.

Même si le Ministère Public n’a pas présenté d’accusation liée au thème mapuche et que les charges se dirigent ailleurs, la police civile n’a toujours pas rendu les 300 bandes de matériel enregistré en haute résolution. Certaines d’entre elles sont entre les mains des procureurs spéciaux anti-mapuche qui en ont utilisé l’information pour lancer un nouvel assaut : les prisonniers politiques mapuches sont actuellement au nombre d’une cinquantaine et certaines des communautés perquisitionnées font partie de celles qu’avait filmé la documentariste.

Entre mai et août 2008, Elena Varela est restée à la prison de haute sécurité de Rancagua, jusqu’à ce qu’elle soit libérée avec un régime préventif d’assignation nocturne à domicile. Ce changement de régime préventif a pu se faire grâce à une forte campagne nationale et internationale. Pour démonter maintenant le montage du Ministère Public, de la police civile et de l’Agence Nationale d’Intelligence et mettre en scène la grande œuvre de la vérité, un important effort est nécessaire. Le résultat de cet acharnement, notre victoire, ne sera pas seulement la liberté d’Elena Varela mais la conviction que les Chiliens vivent dans un pays où la peur est cantonnée au passé et que les citoyens peuvent arborer librement leurs caméras, écrire sur leur clavier, faire des chansons, des photos et tout type de créations culturelles au rythme du réveil de notre peuple, enregistrant ses douleurs, mais également son espoir.

 

 

 

 
PARIS, le 29 AVRIL 2009,


Ska-P soutient les Mapuche et Elena Varela
envoyé par joffrey83

Lors de leur passage au Zénith,Ska-P prend position pour la cause Mapuche et le cas d'Elena Varela, cinéaste chilienne qui risque 15 ans de prison pour avoir réalisé un documentaire sur le conflit Mapuche.

 

 

 
Chili | 28.04.2009

Reporters sans frontières redoute un verdict défavorable à la documentariste Elena Varela

Reporters sans frontières est vivement préoccupée par le verdict attendu du tribunal de Rancagua (Centre), le 29 avril 2009, dans l’affaire Elena Varela López. A l’initiative d’un projet de documentaire consacré au peuple indigène mapuche, la cinéaste et productrice pourrait être condamnée à quinze ans de prison pour “association de malfaiteurs” et “liens avec un groupe terroriste”.

“Le dossier à charge contre Elena Varela comporte de nombreuses zones d’ombre et le verdict, qui devait être rendu le 17 mars dernier, a été repoussé pour une irrégularité de procédure. L’accusation de ‘terrorisme’ a déjà servi contre des documentaristes étrangers qui avaient consacré leur travail au conflit territorial opposant le peuple mapuche aux entreprises forestières. Une condamnation de la cinéaste, dont le projet documentaire bénéficie pourtant d’un financement public, n’aurait aucun sens, sauf à penser que le sujet doit rester tabou”, a déclaré Reporters sans frontières.

Elena Varela a passé plus de trois ans dans l’Araucanie (extrême Sud) à préparer son documentaire “Newen Mapuche” (“la force des gens de la terre”), avant d’être arrêtée, le 7 mai 2008. Détenue préventivement pendant trois mois, la journaliste est soupçonnée d’avoir commandité deux attaques à main armée commises en 2004 et 2005, en lien avec la guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN). Le 27 janvier 2009, le ministère public a requis contre elle une peine de quinze ans de prison.

Dans une lettre, restée sans réponse, adressée à la présidente de la République Michelle Bachelet, Reporters sans frontières a soulevé les aspects douteux de cette procédure. à commencer par la confiscation du matériel utilisé ou enregistré par Elena Varela dans le cadre de son travail documentaire. En quoi la rétention de ce matériel s’imposait-elle dans une enquête portant sur des faits sans aucun rapport avec les activités de cinéaste de la prévenue ? Comment une personne, accusée d’aussi lourdes charges et qu’on pouvait croire recherchée, a pu bénéficier d’une allocation financière de l’État pour réaliser un film ? Enfin, pourquoi Elena Varela, localisée depuis trois ans en Araucanie, a-t-elle été arrêtée si tardivement ?

D’autres éléments se sont ajoutés depuis à la controverse. Les accusations contre trois des cinq personnes arrêtées en mai 2008 en même temps que la cinéaste ont été abandonnées pour insuffisance de preuves. D’autre part, le verdict prévu le 17 mars a été suspendu car l’existence d’un nouveau plaignant, jamais cité, n’avait pas été communiquée à la défense.

Les journalistes et documentaristes qui s’intéressent aux Mapuches s’exposent à des risques de représailles. Le 17 mars 2008, Christophe Harrison et Joffrey Rossi, deux documentaristes français, ont été brièvement détenus à Collipulli, accusés d’avoir provoqué un incendie qu’ils filmaient et d’”appartenir à l’ETA”. Le 3 mai suivant, le scénario s’est répété pour deux cinéastes italiens, Giuseppe Gabriele et Dario Ioseffi, eux aussi qualifiés de “terroristes” avant d’être expulsés.

© Reporters sans frontières 2009

© Reporters sans frontières - 47, rue Vivienne, 75002 Paris - France

 

CHILE : Detención de Elena Varela, Libertad de expresión y Derechos de los Pueblos Indígenas

Nosotros miembros de asociaciones y organizaciones de Europa nos hemos enterado de la creación en el pasado mes de mayo de la Plataforma ciudadana por la libertad de expresión y creación, que reúne a personalidades, profesionales del medio audiovisual y de organizaciones de Derechos Humanos. Nos llama la atención que en un país supuestamente democrático, ciudadanos de distintos sectores se vean obligados a organizarse para defender estos derechos fundamentales.

En 1989, en Chile, fue elegido el primer gobierno civil, después de 17 años de régimen militar. La Comunidad internacional ha seguido con un gran interés este proceso de transición hacia un régimen de real democracia. Lamentablemente esta transición se eterniza desde ya casi 20 años. Las esperanzas que nacieron con la instalación de los gobiernos civiles se han ido disipando con los años.

La impunidad de los violadores de los derechos humanos continúa, a pesar de algunas condenas de carácter simbólico salvo algunas excepciones. Todo movimiento de reivindicación es violamente reprimido. La ausencia de respuesta a la permanente desigualdad socio-económica provoca una fuerte tensión en diferentes sectores de la sociedad y la libertad de expresión sigue siendo limitada.

El 3 de mayo se detiene a la documentalista Elena Varela : la gota que rebalsa el vaso
Después de 4 meses de prisión “preventiva” Elena fue liberada con « arraigo domiciliario » y prohibición de salir del país. Esta política represiva del gobierno chileno que utiliza leyes y métodos del régimen militar pasado y que creíamos superada, se ha vuelto cotidiana hoy en día. Las detenciones preventivas tales como la que ha sufrido Elena Varela son parte de esta política aplicada a los dirigentes mapuches que reivindican sus derechos territoriales y los militantes chilenos que contestan las injusticias sociales. El prolongado período de incomunicación de Elena Varela, la sustracción de su material video no restituido aún (luego de haberse cumplido los diez días de plazo de entrega, anunciado al momento de su liberación) y el no respeto del « secreto de las fuentes » en su actividad de investigación han motivado a que el Centro de Derechos Humanos de la Universidad Diego Portales de Chile presentara una serie de medidas cautelares en favor de la documentalista, a la Corte Interamericana de Derechos Humanos (CIDH), institución que las acogió rápidamente.

La detención el 17 de marzo 2008 de dos cineastas franceses, en Collipulli, mientras recogían testimonios, el arresto el 3 de mayo con la expulsión del país de dos cineastas italianos, cuando filmaban una movilización mapuche en un predio de Forestal Mininco, reivindicado hace casi dos décadas por la Comunidad Chupilko y el caso de Elena Varela confirman que todo profesional que se interese en investigar y difundir los problemas sociales en Chile puede sufrir la misma suerte, tales como las organizaciones sindicales, estudiantiles, así como periodistas académicos, cientistas sociales, etc. Además de intimidar a las comunidades mapuches que hoy luchan por sus reivindicaciones, esto representa una amenaza a la libertad de expresión y al derecho a la investigación y a la información.

¿Se respeta la libertad de expresión en el Chile actual?
El problema de la libertad de expresión irrumpió en la escena política chilena con la detención de Elena Varela, evidenciando otras violaciones que han vulnerado recientemente esta libertad fundamental:
- La prohibición, por la justicia militar, de la publicación del libro « Ética y Servicios de Inteligencia » de Humberto Palamara, llevó a que la CIDH a sentenciar el Estado chileno por violación de la libertad de pensamiento y de expresión y lo condenó a publicar el libro censurado, restituir todo el material del que su autor fue privado y dejar sin efecto las sentencias de desacato, desobediencia e incumplimiento de deberes militares establecidas contra el autor.
- El rechazo del Estado chileno de entregar a Claude Reyes y a otros ciudadanos la información sobre el Comité de inversiones extranjeras en relación con la empresa forestal Trillium y el proyecto Río Cóndor indujo, en 2006, a la CIDH a sentenciar al Estado chileno por violación a la libertad de pensamiento y de expresión y lo condenó a entregar la información solicitada y a adoptar las medidas necesarias para garantizar el derecho de acceso a la información.
- La demanda de nulidad interpuesta por el gobierno chileno del fallo internacional que determinó el pago de una indemnización a Victor Pey, propietario del Diario El Clarín en Chile (expropiado por la dictadura de Pinochet) y a la Fundación Salvador Allende, impide la posibilidad real de existencia de un nuevo medio de expresión y favorece el monopolio de los dos grupos económicos que controlan la prensa en Chile.
- Asimismo, las repetidas agresiones a reporteros gráficos que cubren las movilizaciones sociales en Chile, en particular a Jorge Zúñiga, Presidente del Sindicato de Medios Independientes, además de la detención y expulsión de documentalistas extranjeros, franceses e italianos particularmente, que investigaban sobre el conflicto en la región mapuche, constituyen factores de preocupación adicional.

El respeto de los derechos de los Pueblos Indígenas

Con claridad constatamos que han resurgido los problemas de las comunidades mapuche en sus demandas de restitución de tierras y en sus protestas ante el grave problema que representa la instalación de basurales, afectando zonas habitadas mayoritariamente por poblaciones mapuche.

Chile es uno de los pocos países de la región que aún no ha reconocido los derechos de los pueblos indígenas en su Constitución. Si bien, estos últimos años el gobierno ha realizado diversas iniciativas en relación a las políticas indígenas, éstas no fueron discutidas, ni acordadas con las poblaciones concernidas y se han revelado contraproducentes en materia de protección, respeto y promoción de los Derechos de los Pueblos Indígenas. Los programas de desarrollo, tal como el programa Orígenes, que ha significado una gran inversión por parte del Banco Interamericano de Desarrollo y del Estado chileno, se han dedicado en muchos casos a implementar proyectos a corto plazo con un enfoque “culturalista” sin garantizar los derechos políticos y territoriales de dichas poblaciones. En consecuencia, las demandas de las comunidades mapuche han aumentado y se observa que las respuestas del Estado chileno están más bien dirigidas a criminalizarlas y a reprimirlas fuertemente como ha sucedido con los recientes allanamientos de la policía a la comunidad de Temucuicui (ha sido allanada violamente más de 30 veces en los ultimos años). Los reiterados obstáculos impuestos por la administración chilena con el fin de dificultar la salida del país de representantes mapuche – como es el reciente caso del Lonko Pascual Pichún invitado al Foro Social Europeo de Malmö, quien perdió su vuelo al no poder recuperar a tiempo su pasaporte retenido en el registro civil – demuestran la voluntad del gobierno chileno de impedir la libre circulación al extranjero de todos aquellos que contestan su politica.  

Frente a este contexto, varias organizaciones internacionales (Comités de Derechos Humanos de Naciones Unidas, Corte Interamericana de Derechos Humanos, Federación Internacional de Ligas de Derechos Humanos, Amnesty International) y nacionales (Centro de Derechos Humanos de la Universidad Diego Portales, Observatorio Ciudadano, Asamblea Nacional por los Derechos Humanos) han emitido, en diversas ocasiones, serias críticas por las repetidas « faltas » a los Derechos fundamentales en Chile. A pesar de estas múltiples recomendaciones y condenas, su incumplimiento parece ser la norma recurrente y vigente. La realización de « misiones » de instituciones y organizaciones internacionales de Derechos Humanos podría apoyar la labor de quienes se movilizan contra las situaciones de violencia de todos los sectores sociales reprimidos. Pero consideramos que el respeto de los derechos fundamentales y una buena convivencia de los distintos Pueblos, dependen de la acción de los ciudadanos al exigir al Estado de distintas formas, como la conformación de una plataforma para defender la libertad de expresión, el real ejercicio de una democracia participativa y multicultural.  

París, 21 de septiembre de 2008.

Collectif pour les Droits de l’Homme au Chili, France ddh_chili_fr@hotmail.com
Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques, info@csia-nitassinan.org,
Association Pueblo, Paris, France asso.pueblo@hotmail.fr,
Réseau d’Information et de Soutien au Peuple Mapuche, France,  http://mapuche.free.fr,
Association Terre et Liberté pour Arauco, France libertadarauco@gmail.com,
MAPUCHE, Associazione d'amicizia con il popolo Mapuche, Italia http://www.ecomapuche.net
Comité de Solidaridad con el Pueblo Mapuche, Belgique, comabe08@gmail.com
Web Liberación, http://www.liberacion.cl
Red Alternativas y Solidaridad, alternativas.uruguay@gmail.com
Asociación América Latina Publicaciones, http://membres.lycos.fr/asocamerlat/

Para apoyar o/y firmar este documento enviar un mensaje a  <mapuche@free.fr>

 

 

ELENA VARELA EN LIBERTE... SURVEILLEE

ELENA VARELA QUITTE LA PRISON ET RÉAFFIRME SON INNOCENCE

Publié le 14 Août 2008
Par Raúl Martínez
La documentariste Elena Varela a considéré comme un fait politique et  la preuve de la peur de l’Etat envers le mouvement Mapuche, sa détention après avoir été associée à deux braquages qui ont eu lieu en 2004 et en 2005 dans des communes du sud du pays.
Suite à la décision du Tribunal de Garantie de Rancagua de la mettre en liberté surveillée, Elena Varela a pu parler dans le programme « Politique en direct » de la Radio Universidad de Chile où elle a réaffirmé son innocence absolue.
« Ce type de manifestations n'a jamais fait partie de ma lutte ni de ma pensée. Pour la même raison je me déclare innocente. Je n'ai absolument rien à voir avec ce dont on m’accuse. Cela me surprend et chaque jour qui passe réserve son lot de surprises. », a-t-elle affirmé en ce qui concerne la manière par laquelle elle a été associée aux hold-up qui étaient hypothétiquement destinés à réunir des fonds pour la défense, au Brésil, de l'ex chef du FPMR Maurice Hernández Norambuena, prisonnier dans ce pays pour le kidnapping du chef d'entreprise Washington Olivetto.
Elena Varela a défendu son travail et la réalisation du documentaire Newen Mapuche qui rend compte des demandes de cette ethnie.
En ce sens, elle a expliqué que la recherche effectuée dans le cadre de son travail artistique conclut que cette question reste un thème à régler pour la démocratie.
« Depuis la dictature militaire les mapuches avaient déjà perdu beaucoup et la démocratie leur promis de récupérer ce qu'ils avaient perdu, et cela est un des points qui n'a pas été accompli. C’est de là que partent la lutte et les alliances entre les secteurs comme le pouvoir économique, les entreprises forestières et le pouvoir politique, ceux qui répriment finalement  les communautés jusqu'à les transformer en une organisation plus réduite et plus fermée et que l'État qualifie subversive », a-t-elle estimé aujourd'hui.

Pendant le temps qu'il reste à l’enquête judiciaire, Elena Varela restera avec des mesures préventives comme l’arrestation domiciliaire nocturne et une interdiction l'empêchant de sortir du pays.

Source : http://www.radio.uchile.cl/notas.aspx?idNota=46790

 

APPEL POUR LA LIBÉRATION D’ELENA VARELA

Le 7 mai dernier, la police chilienne a arrêté Elena Varela López, cinéaste et réalisatrice de documentaires, lorsqu’elle travaillait avec son équipe technique sur le film NEWEN MAPUCHE. Ce film et son travail traitent notamment de la mémoire historique et des luttes sociales du peuple mapuche. Elle a été inculpée « d’association illicite dans l’intention de commettre une infraction » et son procès est en cours.

Ces dernières années, le conflit entre les communautés mapuches et les autorités chiliennes s’est aggravé, la répression constituant la principale méthode employée pour le résoudre. À l’inverse de l’attitude du gouvernement australien, qui a reconnu récemment les exactions commises à l’encontre des communautés indigènes et leur a demandé pardon, l’État chilien persiste dans le mépris des  communautés mapuches revendiquant leurs territoires et leurs droits politiques.

Aujourd’hui le gouvernement cible aussi le travail des journalistes et des documentaristes qui veulent enquêter et montrer les faits survenus dans la région en conflit. Avec l’arrestation de Mme Varela les autorités chiliennes portent une sérieuse atteinte à la liberté d’expression garantie par diverses Conventions signées et ratifiées par l’État chilien. Elle s’ajoute aussi à d’autres arrestations de réalisateurs français et italiens, effectuées récemment, qui enquêtaient également sur le conflit opposant les compagnies forestières aux Mapuche. Tout cela constitue un inquiétant cadre de répression des  mobilisations du peuple mapuche qui compte déjà de jeunes Mapuche morts et cinquante-cinq prisonniers politiques.

Elena Varela est aussi une artiste, une créatrice, titulaire d’une maîtrise de musicologie (Université du Chili), clarinettiste et saxophoniste, compositrice et chef d’orchestre, professeur de musique et de communication sociale. Depuis sa détention, elle se trouve en isolement au quartier de haute sécurité de la prison de Rancagua. La police chargée d’enquêter a perquisitionné son domicile et mis sous séquestre tout son matériel audiovisuel, ses archives et les documents concernant le documentaire « Newen Mapuche ». Plus grave encore, la police a confisqué d’autres films, fruits de son travail artistique. Devant le Tribunal de garantie de Rancagua, elle a été également inculpée de « complicité de vol ». Ces supposés délits semblent constituer, plutôt, les pièces d’un sinistre montage qui rappelle ceux de la dictature militaire, l’accusation n’expliquant pas les motifs qui justifieraient la confiscation de tout le matériel audiovisuel.

Un autre fait préoccupant est survenu récemment avec le rejet par la Cour Suprême chilienne d’un recours de protection présenté par la défense d’Elena Varela. Cette politique répressive tant policière que judiciaire suscite une profonde inquiétude car elle met en danger le travail des documentaristes et journalistes portant ainsi une grave atteinte aux libertés fondamentales. La liberté d’expression a été déjà bafouée, à plusieurs reprises, par les successifs gouvernements civils. Plusieurs cas ont été présentés à la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme qui a décidé de condamner l’État chilien.

Les associations, comités et organisations soussignés dénoncent cette situation et le montage judiciaire réalisé à l’encontre de Mme Elena Varela López, et font appel aux organisations non gouvernementales,  associations et organisations politiques en France et en Europe pour se joindre à la mobilisation internationale afin d’exiger la libération d’Elena Varela Lopez ainsi que des membres des communautés mapuches en prison, et pour obtenir le plein exercice des Droits de l’Homme au Chili.

Paris, le 8 août 2008

Association Terre et Liberté pour Arauco (Arcueil, France)
Collectif Droits de l’Homme au Chili (Paris, France)

 

 

 
LETTRE ADRESSEE A MICHELLE BACHELET, PRESIDENTE DE LA REPUBLIQUE DU CHILI

Paris, 8 août 2008

Mme Michelle BACHELET
Présidente de la République du Chili
Palais  de la Moneda
Santiago
CHILE

Madame la Présidente,                        

La Communauté internationale a suivi avec attention les efforts déployés dans les années précédentes par  les organisations chiliennes et internationales pour faire rétablir l’exercice des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales au Chili. Elle se montre préoccupée aujourd’hui par la répression exercée contre les mobilisations des communautés mapuche qui défendent leurs droits essentiels, notamment territoriaux. Elle vient d’apprendre avec inquiétude l’arrestation de Mme Elena Varela Lopez, documentariste et cinéaste chilienne, réputée professionnellement.
Mme Elena Varela est une artiste, créatrice, licenciée en musique (Université du Chili), clarinettiste et saxophoniste, compositrice et chef d’orchestre, diplômée d’un Master de Musicologie, professeur de musique et de communication sociale. Mme Varela  a été arrêtée le 7 mai dernier alors qu’elle et son équipe technique travaillaient sur le documentaire NEWEN MAPUCHE. Documentaire qui a pour objet de rendre compte des revendications et du conflit mapuche dans la région de l’Araucanie.
L’arrestation de Mme Varela semble être plutôt une action répressive d’intimidation contre elle et les militants mapuches en lutte. Ces méthodes de résolution de conflits nous rappellent celles de la dictature des forces armées chiliennes et ne correspondent pas à l’action d’un véritable gouvernement « démocratique » (occupation militaire de la région mapuche, criminalisation de leurs revendications, répression  démesurée, violation de la présomption d’innocence, détentions prolongées, etc.)
En considérant les multiples recommandations et condamnations émises par des institutions internationales de défense des droits de l’homme concernant les récentes violations des Droits de l’Homme au Chili, nous estimons que la présence d’un membre de votre gouvernement au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies est incompatible.  En particulier nous vous rappelons l’inquiétude exprimée par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies sur l’utilisation des lois antiterroristes contre les membres des communautés mapuches et nous exhortons votre gouvernement d’engager l’Etat chilien à respecter les droits de tous les citoyens.
Madame la Présidente, nous vous informons que le gouvernement australien vient récemment de reconnaître les exactions  commises dans le passé à l’encontre des communautés indigènes et vient de leur demander pardon. Ce noble geste contraste énormément avec le mépris que l’Etat chilien accorde aux communautés mapuches revendiquant leurs territoires et leurs droits politiques.
J’ajoute ma voix à celles des organisations et institutions internationales qui exigent la fin de la persécution contre Mme Varela, la restitution de tout son matériel confisqué et l’acceptation des mesures de protection (pour elle, sa famille et ses collaborateurs) demandées par le Centre des Droits de l’Homme de l’Université Diego Portales (Chili) à la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme.
Madame la Présidente, nous vous demandons instamment d’utiliser toutes les prérogatives dont vous disposez pour garantir le plein exercice des Droits de l’Homme dans votre pays et libérer Mme Elena Varela et tous les prisonniers politiques.
Nom :                                                         Ville :                                                       Signature

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CONTACT : mapuche[a]free.fr